D'une approche bestiaire d'un écho-système. Dans l'écho-système du web 2.0 22, celui reposant sur l'interactivité, les raffinages de l'info, de l'identité numérique, de la e-réputation et des e-PR ; la typologie peut s'apparenter à un bestiaire voire une arche de Noé.Jean de la Fontaine y trouverait bien du plaisir.
La typologie des acteurs en 2005/2006, était axée sur une approche neutre des trendsetters,les early-adopters et followers. Respectivement les pionniers lanceurs de tendances (possible scission via les agences de com cheville ouvrières du "lancement 2.0") , les utilisateurs précoces, les suiveurs.
En 2008/09, les catégories récemment établies par le CCA - l'activiste, le matérialiste, le recentré-rigoriste, le décalé et l'égo-centré - étaient exposées et expliquées via Bernard Cathelat.
Le mouvement de fond 2009/2010, phase de maturité oblige des usages, reprend des métaphores animalières. Les moutons, les abeilles, les dindes, sont facilement identifiables. Les coucous, le singe et le requin sont plus camouflés
Les nouveaux venus :
Le mouton : le mouton cherche sa boussole et son berger. Il suit le meneur dès que le périmètre d'action est réputé sûr. En management, il désigne l'antithèse du leader, le salarié plus vraiment acteur de sa vie.
La dinde* : Animal de basse-cour, la dinde n'utilise pas le bon sens ni recul. Caquettage et effet de panurge garantis, la dinde se laisse éblouir par toute nouveauté, prise au piège de ce qui brille (état provisoire ou permanent). Elle rejoint la grenouille dans le bruit de fond permanent avec un certain activisme et parfois contre ses propres intérêts. Elle n'a jamais l'impression de se vendre, bon public, elle s'active sur les opérations "push produits par médiation" ou passe trois heures en échange fumeux à obtenir quelque chose accessible directement en dix minutes... en payant trois fois rien.
La grenouille : sur commande ou spontanément, reprend, fait écho à un bruit ambiant pourvu qu'il soit tendance. Elle vit dans des mares, souvent mener par un crapaud auto-proclamé "compétent ès bidouilles" un peu "maq mais tellement in". La grenouille crée peu, ctrlC, ctrlV ou RT composent son credo. La grenouille a beaucoup contribué à l'écume tribale.La grenouille peut être la cousine germaine ou l'ainée de la dinde.
Les abeilles** : elles participent à la pollinisation, "créer et contribuer aux conditions de la reproduction du vivant". Elles ne gagnent pas en valeur ajoutée mais peuvent recevoir en temps "T" une contre-partie identifiée et mesurable. Cheville ouvrière de l'économie du don.
Ceux de la première heure, toujours présents :
Le lion : reconnaissable à sa cour, ses mesures d'influence (objectives ou orchestrées) ;
Le singe : malin et rebondissant, pas en première ligne, il rebondit et saute de liane en liane ;
Le Saint-Bernard : à fond sur l'empathie auprès des "nouveaux venus", il joue le secouriste et le gentil prof en mode "L'île aux enfants des bisounours" mais manipule à loisir;
Le paon : il fait la roue d'un rien, de tout nouveau outil, il brulera demain ce qu'il encense aujourd'hui ;
Le coucou : squatteur, il identifie le bon nid. Il peut se masquer derrière un Saint-Bernard.
Le coq : d'un tempérament un peu maq., s'entoure de volailles rêvant à devenir lion.
Les fourmis, les papillons, les renards...le bestiaire est une vraie chaîne alimentaire.
Biblio
- *Pierre Fraser La dindification à paraître à l'automne 2010.
- ** Yann Moulier Boutang L'abeille et l'économiste. Ed carnet nord
- Alain
Degenne, Les réseaux sociaux,
Armand Colin, 1994 - 2e édition
- Pierre Mercklé
(2004), les réseaux sociaux, les origines de l’analyse des réseaux
sociaux, CNED, ens-lsh
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